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Memories : Mon expérience “humanitaire” en Afrique du Sud

Il y a quelques années de cela, lors de mon semestre en Afrique du Sud, j’ai eu l’occasion d’apporter une modeste contribution en aidant des enfants d’un township (bidonville si vous préférez).

A l’époque j’avais écris les lignes suivantes :

Mégra m’avait vaguement parlé de l’UNASA (je ne sais pas ce que cet acronyme signifie sûrement United Organisation N…. of South Africa), organisation visant à développer l’éducation dans les townships et dans laquelle il s’était inscrit dès notre arrivée. Malgré son inscription, il n’avait jamais eu le courage d’y aller et m’a donc proposé de l’accompagner. Plutôt que de ne rien faire de mon après-midi ou d’aller faire bronzette comme la plupart (faut dire que j’en ai tellement besoin !) je suis donc allée à Kayamandi, le bidonville le plus proche de notre campus, en compagnie de Megra.
A peine dix minutes de voiture et nous voilà hors de notre cher et tendre train-train quotidien ! Misère encore une fois… c’est assez dur de s’imaginer ça pour les occidentaux que nous sommes.

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– Vue de “l’école” : Ne vous fiez pas aux apparences, on ne dirait pas un bidonville comme ça à cause des maisonnettes au second plan, mais il faut savoir qu’elles ont été rebâties par un autre organisme il y a de cela moins d’un mois. Au fond (bien loin) on peut apercevoir les “vrais” habitats locaux mais du fait de la dangerosité du lieu, nous ne pouvions pas nous rapprocher davantage –

A peine sortis de la voiture, une quarantaine d’enfants nous attendaient avec impatience dans une salle dont la peinture encore fraîche laissait envisager sa construction récente. Les enfants avaient des âges assez hétérogènes (de 9 à 13 ans de ce qu’il m’a semblé) et parlaient pour la majorité l’une des principales langues locales du sud est de l’Afrique du Sud à savoir l’Isikosa (l’écriture est correcte mais la prononciation est totalement différente, ça doit être quelque chose comme “Tlakosa”). Ah je n’ai pas précisé mais lors de nos premiers jours ici nous avions reçu quelques cours d’Isikosa et d’Afrikaans (deuxième langue très parlée ici, dérivée du hollandais) mais bon avec le peu que nous avions pu retenir… Enfin bref tout ça pour dire que la majorité des élèves apprennent l’anglais comme on apprendrait un langue vivante 1 en France mais ce dès le plus jeune âge (héritage colonial une fois de plus, ah vive l’indépendance !).
Megra et moi étions un peu gênés au début ne sachant que faire… Mais très vite la responsable nous a dit de ne pas trop nous en faire et de juste essayer de parler avec un groupe d’élèves et que les phrases couleraient de source ensuite. Elle n’avait pas tord… Nous nous sommes assis par terre, chacun autour de cinq ou six enfants et très vite les questions ont commencé à fuser “where are you from?”…. Après quelques minutes d’adaptation, nous avons débuté notre mission du jour à savoir leur faire lire un livre, leur expliquer les mots dont ils ne comprenaient pas la signification… Et là je ne peux dire que MDR ! Comment expliquer un mot dont on ne comprenait nous même pas le sens ? 😀 Pourtant ce n’étaient que les aventures de Peter-Pan xDD. Le pire a quand même été à la fin, les élèves devaient faire une liste de tous les animaux puis les légumes qu’ils connaissaient, en anglais biensûr ! Et là idem ! Exemple : “ zucchini” What’s thaaat ??? 😀 (= courgette pour les lambdas qui sont comme moi =P). Cette séance m’aura au moins permise d’apprendre du vocabulaire, au moins autant qu’à eux haha! Après quelques fous rires échangés à cause de mon incompréhension totale, pause ! La salle dans laquelle nous étions disposait d’une terrasse. Là encore ne vous imaginez pas la petite terrasse avec balancelle, carreaux au sol et tout le tralala auquel certains sont habitués, loin de là… Je ne suis pas sûre mais je pense que cette terrasse leur servait de cours de récréation. Rien pourtant ne pouvait laisser présager une quelconque aire de jeu, aucune herbe, juste un sol fait de latérite. C’est pendant cette pause que j’ai eu le temps de prendre quelques photos après une longue hésitation pour sortir mon appareil photo. Comment ne pas devant une telle misère ? A peine sortie, une foule a commencé à se former autour de moi, chacun voulant avoir l’opportunité de s’admirer…

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– Des écolières sud africaines en uniforme –

C’est quand même vraiment apaisant de voir que, malgré leurs faibles moyens, la plupart des enfants ne se plaignent pas, bien au contraire. Rien que de voir certains sourires, cela contribuait à illuminer notre journée.
Nous étions un peu moins de dix étudiants internationaux à nous être rendus sur place pour l’après midi et nous sommes rentrés heureux et surpris de voir que certains yeux écarquillés et ne demandant qu’à apprendre pouvaient constituer à eux même la satisfaction d’une journée voir même d’une vie entière.
Pour Mégra et moi c’était comme qui dirait notre “baptême du feu”, mais c’est sans aucun regret que nous retournerons désormais à Kayamandi tous les lundi.
J’ai peut-être tendance à trop m’émouvoir devant la misère. Sans doute que je me rends compte de la chance que j’ai de vivre dans un pays développé, loin des besoins que la plupart des gens éprouvent ici.

J’ai écris ces lignes en avril 2010 soit un peu plus de cinq ans et avec du recul je me demande ce que sont devenus ces enfants que j’ai rencontré…

One thought on “Memories : Mon expérience “humanitaire” en Afrique du Sud

  1. Hello ravie de découvrir ton blog! Certes nous n’abordons pas les mêmes thématiques mais les voyages c’est très intéressants. J’ai hâte de découvrir tes prochains voyages notamment en Afrique.

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