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L’île de Gorée, mémoire de l’Afrique

Petit article aujourd’hui sur l’une des îles du Sénégal, la plus connue : l’Ile de Gorée.

Pour la petite histoire, Dakar est bordée par trois îles :
– l’île de la madeleine (où île aux serpents), connue pour les animaux sauvages qu’elle abrite,
– l’île de Ngor, havre de paix et lieux de résidence de nombreux artistes connus (Sylvie Vartan, Akon, …),
– et enfin l’île de Gorée, île de 27 hectares et symbole de la traite négrière en Afrique.

Découverte en 1444 par un navigateur portugais, l’île n’a cessée d’attirer les empires coloniaux notamment de part sa situation géographique à la jonction de la baie de Dakar et  de l’Océan Atlantique.
Occupée successivement par les Portugais, les Hollandais et les Français, l’île comporte de nombreux mémoriaux de la traite négrière.

Petite visite guidée de l’île en images 🙂

Une fois arrivé sur l’île les couleurs sont de mise notamment de part les maisons aux couleurs brique/saumon dont les fenêtres ont toutes des couleurs vives et différentes.

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Comme dans la plupart du Sénégal, de nombreux baobabs sont présents sur l’île.

baobab goree-min

Et les “anciens” qui détiennent le savoir ainsi que l’histoire (la population africaine utilisant davantage l’oral que l’écrit), sont également assis paisiblement et si vous passez par-là n’hésitez pas à leur poser des questions si besoin, ils ne manqueront de pas de vous donner des anecdotes sur leur île.

savoir goree-min

En se promenant sur l’île, on arrive très vite à la maison des esclaves, l’un des plus grands symboles de l’île.

Pourquoi ?
Il faut remonter pour cela il y a des centaines d’années, pendant l’époque du commerce triangulaire entre l’Europe que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’Europe occidentale, l’Afrique (de l’Ouest principalement) et les Amériques.

La maison des esclaves a été pendant des années le point de chutes de nombreux esclaves Africains avant leur départ pour les Amériques.

Aujourd’hui de la supposée maison, il ne reste que ce bâtiment que vous verrez sur la photo ci-dessous :

maison des esclaves - ile goree-min

La maison des esclaves réunie plusieurs cellules dans lesquelles les esclaves ont été “parqués”.

Je ne sais pourquoi ce symbole n’est que très peu évoqué de nos jours, notamment en cours d’histoire/géo, alors qu’il en vaudrait le détour. Pourquoi une grande partie de l’histoire enseignée est-elle focalisée sur les différents camps de concentration en Allemagne, Pologne et j’en passe alors que cette partie de l’histoire de l’Afrique et du surcroît de l’Europe est-elle si négligée?

Car quand on voit l’étroitesse des cellules bien conservées pour le coup, cela donne également des frissons de se dire que des centaines d’hommes/femmes/enfants y ont été entassés pendant de longs moments.

interieur maison goree-min

 

Les cellules sont divisées en fonction du “type” des esclaves qui y étaient admis :
– Les femmes,
– Les hommes,
– Les enfants,
– Les personnes considérées comme “récalcitrantes”
– Les invalides…

Quelle que soit la cellule je trouve que peu de choses changent et que leur taille doit être similaire.

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Si vous avez-bien regardé la maison des esclaves, normalement votre oeil (voir les deux) a du être attiré par un point lumineux au milieu de la photo. Ce n’est pas le cas ? Regardez encore… !

Le point lumineux est ce que l’on appelle “La porte du voyage sans retour“.
Comme son nom l’indique il s’agit du point de sortie des esclaves. Une fois passé par cette “Porte” aucun d’entre eux ne pouvaient revenir sur les terres d’Afrique.

C’est un peu glauque de se trouver face à ça d’autant plus que j’imagine le nombre de personnes qui ont du se jeter du ponton.

Et chose que j’ai remarqué uniquement en regardant les photos après coup c’est que lorsque l’on prend la photo de l’intérieur de l’île, peu importe l’angle il est impossible de bien distinguer la silhouette de la personne photographiée.

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La porte du non retour – Photo prise de l’intérieur de l’île

Par contre, si on demande à quelqu’un de nous photographier depuis l’extérieur (il y a un petit ponton permettant à quelqu’un d’un peu souple de passer) alors la photo est de bien meilleure qualité et les détails apparaissent différemment.

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La porte du non retour – photo prise de l’extérieur de l’île

Regardez sur internet de nombreux hommes politiques sont allés sur l’île et l’éclairage est le même.
Pour ma part, les photos n’ont pas été retouchées et on se rend compte que la lumière extérieur arrive de manière presque parfaite sur la porte du non retour.

En continuant la visite sur l’île, on se rend compte qu’il reste de nombreux canons bien conservés datant de l’époque du commerce triangulaire également.

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Non loin des canons, le mémorial de l’île, ce grand colosse blanc orne une des places centrales.

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Et, si vous êtes déjà allés en Afrique (où si vous avez lu mon article Découvrir l’Afrique en 10 leçons), vous savez que l’art occupe une place très importante en Afrique.
Que ce soit des sculptures, des peintures à l’huile, au sable, ou encore de l’art un peu plus contemporain, vous devrez trouver un souvenir à rapporter !
En plus c’est l’un des meilleurs moyens d’aider les populations locales (car oui il y a bien des gens qui vivent sur l’île).

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Enfin, autre monument à ne pas manquer sur l’île : le monument commémorant l’esclavage offert par la Guadeloupe au Sénégal.

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Il y a également d’autres choses à voir sur l’île tels que des musées (le musée de la femme, le musée de la mer, …), la mosquée de l’île ou encore l’ancien palais du gouverneur, mais je suis je suis restée un moment dans les “grottes” non loin du canon et du mémorial de l’île où de nombreux artistes locaux se produisaient en tout anonymat.
D’ailleurs je vous conseille d’y aller si vous allez sur l’île, ils vous accueilleront les bras ouverts !

Comment s’y rendre ?

Depuis n’importe quel quartier de Dakar, si vous prenez un Taxi, demandez le port principal ou l’embarcadère pour Gorée.
Une fois arrivé, vous n’aurez qu’à payer la traversée (A/R), les prix étant les suivants :
– 1000FCFA (environ 1,50€) pour les résidents au Sénégal,
– 2000FCFA (environ 3€) pour les résidents des autres pays Africains,
– 5000FCFA (environ 7€50) pour les autres résidents.

La traversée dure une vingtaine de minute une fois monté sur le bateau.
Je vous conseille de vous mettre à l’avant du bateau pour avoir une meilleure vue sur l’île en arrivant 🙂

Pour les informations concernant la chaloupe, vous les trouverez ici : SENEGAL ONLINE

Notez qu’une fois sur place il vous faudra payer 500FCFA (moins d’1€) pour visiter la Maison des esclaves.

Attention, j’ai eu affaire à une dame sur le bateau qui après le bonjour-comment-ca-va-et-la-famille… m’a indiqué qu’elle était commerçante sur l’île et qui m’a ensuite presque imposée de passer par sa boutique une fois arrivée. Je ne peux lui en vouloir de vouloir faire un peu de pub mais je n’ai pas apprécié son “forcing”.

Et pour finir cet article une des nombreuses citations présentes sur l’île :

“Des millions et des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, aujourd’hui disent non à la misère et à la honte, parce que des hommes hier traités en esclaves par les puissants ont en leur coeur affirmé qu’ils étaient des hommes.
Et nombreux sont morts pendant trois siècles pour que jamais personne ne l’oublie.”
Père Joseph WRESINSKI

2 thoughts on “L’île de Gorée, mémoire de l’Afrique

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